

Les parties prenantes du secteur immobilier ont plus que grincé des dents en apprenant que le gouvernement prévoyait des rabotages sur les aides au financement des projets immobiliers. Celui-ci avait d’une part évoqué la possibilité de faire sortir du PTZ neuf la zone C dès le début de l’année prochaine. D’autre part, il souhaitait prolonger ce dispositif d’un an en zone B2, avec une réduction à 20% du montant maximum.
Finalement, il n’y aura pas de bouleversement, en tout cas pas tout de suite. Les primo-accédants auront en effet toujours l’occasion de demander à une banque un prêt conventionné sans intérêt pour faire l’acquisition d’un logement neuf dans ces zones dites détendues les deux prochaines années. Toutefois, son montant maximum n’excèdera pas 20% du prix du bien acheté contre 40 % en zone A, B et A Bis. La loi Pinel (dispositif de défiscalisation immobilière) est quant à elle prolongée 4 ans dans ces mêmes zones.
Quelles raisons ont poussé le gouvernement à revenir sur certaines de ses propositions initiales ?
Le président Emmanuel Macron s’est exprimé lors des “24 heures du Bâtiment” organisées dans la capitale le 6 octobre 2017. Il a tenu compte des “maires ruraux qui [les] ont alertés sur le fait que ça pouvait, chez eux, freiner l’activité, en tout cas donner le sentiment d’une fracture qui pouvait s’installer.”
En 2016, un primo accédant français sur trois a bénéficié du PTZ. Le gouvernement a anticipé un déclin du nombre de ces crédits accordés cette année par les organismes financiers, 110 000 personnes ou ménages devraient accéder à la propriété grâce à ce dispositif.
Par ailleurs, les professionnels du bâtiment redoutaient la sortie brutale des fenêtres et chaudières à fioul du CITE (Crédit d’Impôt pour la Transition Énergétique). Les négociations vont reprendre à ce sujet. Initialement, les portes, fenêtres et volets devaient être exclus du crédit d’impôt à compter du 28 mars prochain (après la baisse du taux de 30% à 15% le 27 septembre dernier). Le président souhaite “une discussion avec le secteur et qu’on puisse en 2018 mettre sur pied quelque chose de plus intelligent”.